Chère Sainte-Anne,

J'aimerais encore remercier Dieu pour le don de ma maladie. Elle m'a permis de voir tous ces arthritiques, les boiteux, les atrophiés musculaires et tous ceux qui sont limités dans leurs mouvements. Je peux enfin compatir véritablement à leur souffrance. Je les voyais avec mes yeux, certes, mais pas avec les yeux du coeur. Merci, dis-le au Seigneur.

Maintenant, je sais et je reconnais leur épreuve. J'ai compris cette leçon et je ne l'oublierai pas, je l'espère. Après mon pèlerinage, j'aimerais que notre Dieu me libère de tout ce mal pour que je puisse protéger ma femme et souffrir comme il se doit dans mon travail afin d'expier tous les péchés possibles en cette vie terrestre. Intercède auprès du Tout-Puissant, Sainte-Anne.

Parle-Lui de mon mal, de mon espérance, de ma soif de vivre en santé, de ne plus mourir. Dis-Lui que le simple fait de ne pouvoir exercer la profession pour laquelle j'ai étudiée est déjà une grande souffrance. Explique-Lui qu'il est inutile de me laisser souffrir davantage, car ma peine de ne pouvoir avoir d'enfants, et celle de ne pas en avoir eus, sont des peines déjà assez grande pour moi.

Je veux me reprendre, Sainte-Anne. Je veux chanter la Gloire de Dieu. Je veux un sourire. Je veux passer à autre chose. Je veux trouver la lumière. Je veux faire fuir les ténèbres. Je veux être moi-même. Je ne veux plus être un autre. Je ne veux plus être malade. Je ne veux plus d'amertume. Je ne veux plus de colère. Je ne veux plus de larmes. Je ne veux plus aspirer au néant.

Père, ça va mal

Psaume 86

Ant: Dieu qui es bon, Dieu qui pardonnes, prends pitié de nous, sauve-nous.

Père, écoute-moi bien et réponds-moi,
car je suis malheureux et me sens si pauvre.
Donne-moi de vivre encore: je me fie à toi.

Tu es mon Père, sauve ton enfant
qui ne compte que sur toi.

À tous les jours, c'est toi que je supplie, Père,
de me prendre sous ta protection.
Mets un peu de joie dans le cœur de ton enfant,
tu sais que je suis toujours tendu vers toi.

Ô Père, tu es bon et tu pardonnes,
tu ne laisses pas tomber les gens qui t'appellent:

accueille en ton cœur ma prière !
demeure attentif à ma voix suppliante !

Quand je suis désespéré, je fais appel à toi
et tu me réponds toujours.

Aucune sécurité ne vaut la tienne:
tu es mon Seigneur !
Ce que tu fais est incomparable.

Toutes les nations que tu crées sans cesse
finiront par te donner leur confiance, Père,
et reconnaître l'amour que tu leur offres,

car tu es merveilleux, toi, le Dieu unique,
tu fais des choses extraordinaires !

Père, montre-moi comment te rejoindre;
je veux me comporter selon la vérité.

Ramène mon cœur à ne désirer qu'une chose:
mettre en toi toutes ses espérances.

Mon Seigneur et mon Père,
de tout mon cœur, je veux te célébrer
et fêter ton amour tout au long de ma vie,

car tu ne m'as jamais laissé tomber,
quitte à me sortir de n'importe quelle misère.

Parfois, l'orgueil s'attaque à moi,
il aligne des déceptions qui brisent mon bonheur;
il me fait oublier que tu es là.

Mais tu es un Dieu miséricordieux et bienveillant,
incapable de colère et plein de fidélité en amour;

alors regarde-moi et protège-moi;
donne-moi de ta force,
prends soin de l'enfant que tu as mis au monde.

Rends ta présence si éclatante en ma vie
que le Malin soit battu d'avance,

en voyant que c'est toi, Père, qui prend soin de moi.
Je crie vers toi Sainte-Anne pour implorer le Seigneur. En ce mardi où l'on médite sur le chapelet les mystères douloureux, j'aimerais rendre hommage à Saint Alphonse de Liguori qui, malgré son arthrite, a su tenir bon et persévérer jusqu'à son dernier souffle. Que de souffrances! Mais je ne suis pas ce saint, je n'ai pas sa volonté encore moins sa dignité. Dis-le au Père. Qu'Il écarte de moi une épreuve qui me semble trop grande pour moi. Merci à Saint Alphonse et à ses rédemptoristes qui m'ont appris à mettre ma confiance en la protection de Notre-Dame du Perpétuel Secours.

O sainte Vierge Marie, qui, pour nous inspirer une confiance sans bornes, avez voulu prendre le nom si doux deMère du Perpétuel-Secours, je vous supplie de me secourir en tout temps et en tout lieu: dans mes tentations, après mes chutes, dans mes difficultés, dans toutes les misères de la vie et surtout au moment de ma mort. Donnez-moi, ô charitable Mère, la pensée et l'habitude de recourir toujours à vous; car je suis sûr que, si je vous invoque fidèlement, vous serez fidèle à me secourir. Procurez-moi donc cette grâce des grâces, la grâce de vous prier sans cesse et avec la confiance d'un enfant, afin que, par la vertu de cette prière fidèle, j'obtienne votre Perpétuel Secours et la persévérance finale. Bénissez-moi, ô tendre et secourable mère, et priez pour moi, maintenant et à l'heure de ma mort. Ainsi soit-il.