dimanche 16 novembre 2008

Le Saint du jour, samedi 15 novembre 2008

Saint Albert le Grand (1193-1280)

Albrecht von Bollstädt
connu sous l'appellation Saint Albert le Grand, était un dominicain, philosophe, théologien, naturaliste, chimiste et alchimiste germanique. Il fut un professeur de renom au XIIIème siècle et fut notamment le maitre de Thomas d'Aquin.

Il est surtout connu pour avoir laissé une oeuvre scientifique d’une grande ampleur, particulièrement brillante dans le domaine des sciences naturelles. Il a également permis l'entrée des textes d'Aristote en Occident et a laissé une somme de théologie qui a servit de modèle à la Somme théologique de Thomas d'Aquin.

Albert le Grand est né à Lauingen en Souabe entre 1193 et 1206. Il est mort à Cologne en 1280. Il a introduit dans les universités d’Europe les sciences grecques et arabes. Il était déjà surnommé « le Grand » de son vivant. Canonisé par l' Eglise catholique, il est fêté le 15 novembre.

Après des études à Paris, il entre, en 1221, dans l'ordre des Dominicains. De 1228 à 1240, il enseigna la théologie, puis obtint à Paris un poste de maître de théologie en 1245. C’est là et à Cologne qu’il a pour élève le jeune Thomas d'Aquin.

Découvrant les ouvrages grecs (dont Aristote) et arabes (Ibn al-Haytham, Avicenne (Ibn-Sinâ),...), il les étudie avec passion. Dans ses commentaires de l’œuvre d’Aristote, il consigne déjà ses désaccords avec les vues de celui-ci dans le domaine scientifique, comme l'avait fait Robert Grossetête, puis Roger Bacon (ces contestations sur l'œuvre de « l'homme qui pouvait tout expliquer », comme le nomme Jean-François Revel, se sont amplifiées sur le plan scientifique avec Galilée, puis sur le plan philosophique avec Descartes).

Albert fonda en 1248 à Cologne l’École supérieure de théologie (Studium generale).

En 1250, il traite de l'arc-en-ciel dans son ouvrage de Iride.

En 1260, il fut nommé évêque de Ratisbonne par le pape, mais après trois ans il demande au pape et obtient de celui-ci la permission d'abandonner sa charge.
Ne se contentant pas de contester ponctuellement les travaux d'Aristote, il entreprend une encyclopédie d'ambition comparable De animalibus. Elle comprend :

Ce vaste traité, achevé vers 1270, comprend 26 livres. Les 19 premiers sont des commentaires de l'œuvre d'Aristote, les suivants sont consacrés aux animaux qui marchent, volent, nagent et rampent dans une classification inspirée de Pline l'Ancien. Cette œuvre qui restera isolée dans son temps tranche sur celles de ses prédécesseurs comme Isidore de Séville et comprend beaucoup plus de descriptions fondées sur des observations réelles.

Il n'empêche que pour encore longtemps la zoologie restera une branche de la théologie dans laquelle les animaux seront étudiés pour les symboles divins qu'ils véhiculent.

Cette œuvre est riche en enseignements historiques et nous apprend par exemple qu'Albert ne connaissait l'usage du salpêtre que pour la fabrication de l'acide nitrique ou encore que l'ortie était encore citée comme fibre textile à cette époque.

Albert le Grand fut-il alchimiste ? Il s'intéresse à l'alchimie dans ses Meteora et dans son De mineralibus, qui datent de 1250 environ. Selon Robert Halleux (Les textes alchimiques, Turnhout, Brepols, 1979, p. 103-104), "le corpus [alchimique] d'Albert le Grand comprend une trentaine de titres. L. Thorndike et J. R. Partington ont décelé dans son De coelo et mundi et dans ses Météorologiques une grande familiarité avec les thèmes alchimiques. Ceux-ci sont traités longuement dans le De mineralibus (1256).

Sur la matière des métaux, il développe, contre Démocrite et Ibn Juljul, la théorie alchimique du soufre et du mercure, qu'il concilie avec les quatre éléments et qu'il reprend à Avicenne. Dès la fin du XIIIe s. des manuscrits sont unanimes à donner comme Albert une Semita recta, ouvrage d'alchimie pratique, clair." Mais le Semita recta est une compilation de la Summa perfectionis du pseudo-Geber (Paul de Tarente). Le Alkymia est authentique selon P. Kibre (1944), mais ni le De occultis naturae, ni le Composé des composés (Compositum de compositis) (compilé en 1331), ni tant d'autres ne le sont.

Albert le Grand fut-il magicien ? Il le dit : "Bien plus, nous sommes experts en magie. Etiam nos ipsi sumus experti in magicis" (De anima, I, 2, 6 ; éd. Stroick p. 32). Il connaît les ouvrages magiques d’Ibn Qurra et le Picatrix. Il a pratiqué : "... vérité que nous avons expérimentée par notre pratique de la magie" (De anima, I). Il parle des sceaux et images occultes, des incantateurs. Mais le Speculum astronomiae, ouvrage de référence pour l'archimage Agrippa de Nettesheim, vient d'un autre, qui est peut-être Richard de Fournival, vers 1277.

Les spécialistes décèlent une évolution dans sa pensée : d’abord Albert le Grand accepte la magie et l’alchimie d’Hermès (De mineralibus, 1251-1254), ensuite il la rejette comme nécromancie, c’est-à-dire magie démoniaque (Summa theologiae, vers 1276). Le fameux livre de magie populaire Le Grand Albert n'est pas de lui, mais il contient certains éléments de son enseignement en gynécologie, vers 1245. "Quant à "l'histoire du fameux automate qu'Albert aurait construit et que Thomas d'Aquin aurait détruit, c'est une affabulation" datant du XIXe s." (Bernard Husson).

Selon Wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_le_Grand

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