jeudi 3 juillet 2008

Analyse du Credo: Symbole des apôtres-Credo de Nicée-Constantinople

Je crois en Dieu...

Ce que j’en dit:

Je...

Dans cette affirmation, il y a le sujet « Je ». Ce « Je » est l’auteur de ce qu’il affirme. Il est entièrement responsable de ce qu’il dit, il est pleinement conscient de ce qu’il dit, et ce, même s’il se ment à lui-même. Le « Je » reste toujours égal à lui-même et il ne peut manquer de franchise envers lui.

Je crois...

Lorsqu’on affirme « Je crois », on tient pour véritable ce qu’on dit. On donne son plein assentiment à ce qu’on pense, on obtient la certitude de sa pensée. On la tient pour réelle, on y adhère. Mais par-dessus tout, lorsqu’on dit « Je crois », on met toute sa confiance en ce qu’on croit. On ne nie plus, on ne doute plus; on croit.

Je crois en Dieu...

J’aimerais débuter par un peu de philosophie pour finir avec mon explication. Pour le philosophe René Descartes (1596-1650), le doute radical de toutes choses nous mène à la perception qu’on ne peut douter qu’on doute. La pensée qui doute représenterait donc notre première certitude. De là, le philosophe se met à déduire son existence : [Je doute, donc] je pense, donc je suis; puis l’existence de Dieu, par la pensée d’infini en nous : [de mémoire]l’être fini ne peut par lui-même imaginer l’idée d’infini, donc l’infini (Dieu) lui a communiqué cette idée.

Pour le chrétien, l’idée d’infini est présente à chaque moment de sa vie. Où qu’il regarde, qu’il sente, qu’il perçoive, il voit l’infini. Dans le regard d’un homme, dans la naissance d’un enfant, dans la mort d’un vieillard. L’argument du mauvais génie (cf. René Descartes) est certes à propos (peut-être est-ce un mauvais génie qui me trompe?) mais il est cependant secondaire. Car si on se met à douter de ce qu’on vit, la discussion même de cette possibilité serait impossible (sauf si on vit en soi-même, or on vit avec les autres dans un monde donné, on ne vit donc pas en soi-même...à moins de douter du monde et des autres, ce qui serait carrément faire preuve de mauvaise foi).

Pour le chrétien, le regard qu’il pose sur l’univers ambiant est déjà gage de l’existence de Dieu. Il se met dans une grande confiance devant l’Éternel et il ne doute pas du sens de la vie. Il sait (parce qu’en croyant on acquiert un savoir) que son existence ne peut être une aberration, il sait que son être n’est pas un produit d’une suite aléatoire d’un hasard quelconque; il sait qu’il à une place dans l’espace et le temps: ici, avant, maintenant et après. Sinon, pourquoi? Parce que? Ce serait totalement absurde.

En affirmant, « Je crois en Dieu », j’affirme que je suis réellement. J’affirme que je le sens, j’affirme que notre vie ne peut être insensé. Je crois en Dieu, donc je pense ( j’y pense), donc je suis. Mais cette certitude est si forte qu’elle débouche sur un savoir: il y a un créateur, je dirais même plus, un « englobateur ».

Et pour enlever toutes ambiguïtés, pour être conséquent avec ce que je viens de découvrir, en demandant pardon à tous ceux qui vénèrent le symbole des apôtres, c’est en tout respect que j’affirmerai à l’avenir:

Je sais qu’il y a un Dieu, Père Tout-Puissant, créateur du ciel et de la terre...

N.B.: L’explication rationnelle de Descartes est toujours valable; le chrétien privilégie seulement sa conscience dans sa plus pure action: contempler, constater et poser un jugement: « je suis parce qu’il y a».

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