mercredi 9 juillet 2008

La parole du jour, 9 juillet

Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus Christ, aux douze tribus vivant dans la dispersion, salut. (Jc 1,1)
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Dans cette rubrique de la parole du jour, j’ai lu et commenté ces derniers temps l‘Épître de Jacques en son entier. Comme on peut le lire aujourd’hui, il s‘adressait soit aux chrétiens d‘origine juive dispersés hors de la Palestine, soit au peuple de Dieu en son entier (les douze tribus d’Israël seraient le symbole imagé de tout les chrétiens). Je privilégie personnellement cette seconde explication.
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Contexte de l‘Épître de Jacques
La langue et le style serait hellénistique. Elle a été admise après de longs débats. Elle provient peut-être de Paroles de Jacques, «frères de Jésus» (soit il était le demi-frère de Jésus par première noce de Joseph le charpentier, soit il était le cousin germain de notre Seigneur par l'utilisation du terme «frère» comme famille élargie ou soit il était simplement chrétien par l‘utilisation du terme «frère» comme membre de la communauté chrétienne). Ce Jacques est mentionné dans l’Épître aux Galates (1,19).

Le rédacteur de l'épître connaît assurément l’Ancien Testament puisqu’il s’y réfère particulièrement. Elle provient peut-être d’une retranscription d’un secrétaire hellène attaché à celui-ci, lui ayant donné un style hellénistique.

Elle a pu être écrite après 80, voyant qu’elle ne fait mention d’aucun sujet d’actualité de cette époque (Révolte des Zélotes [66], destruction du Temple de Jérusalem [70] et Guerre Juive [66-70]). Mais étant donné le débat évident avec les idées de Paul (la foi seul justifie le Salut [Rm 3,28; Ga 2,16]), l’Épître de Jacques a pu aussi être écrite dans les mêmes années de leurs compositions (printemps 56-59; hiver 56-57)
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Particularités de l’Épître de Jacques

- Aucun plan précis pour la rédaction (l’hypothèse du secrétaire est donc difficilement soutenable);
- Ne nomme expressément Jésus Christ notre Seigneur que 2 fois mais nomme Dieu et le Seigneur près de 20 fois (un chrétien en déduit qu’il nomme Jésus près de 20 fois sous des noms différents);
- Possible débat entre les «Jacobins» et les «Paulinniens» (Jc 2,14-26).
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Sujets traités dans l’Épître de Jacques

- Zèle pour la loi morale;
- Idéal de pauvreté;
- Attente eschatologique;
- Foi et crainte au Dieu unique révélé dans l’Ancien Testament;
- Manière de prier (de pratiquer le culte?).
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Mon analyse

- Salutation (1,1);
- Atteindre la perfection et la couronne de vie par les épreuves (1,2-4; 1,12), la patience (5,7-11) et par le fait de ne point jurer (5,12);
- Obtenir la Sagesse par la foi, la prière (1,5-7), l’écoute et la réalisation de la parole (1,19-27;2,14-26);
- Le sort réservé au riche et pauvre lors du Jugement Dernier (1,9-11; 2,1-13; 5,1-6)
- La tentation humaine vient de l’homme lui-même et le don de Dieu vient de Dieu (1,13-18), conséquemment le mal provient de notre convoitise terrestre (amitié pour le monde), du rejet de Dieu (hostilité envers Dieu)(4,10), de notre jugement (4,11-13) et de notre suffisance (4,13-17);
- Le pouvoir de la prière et de la confession (5,13-18);
- La rémission des péchés en ramenant les égarés dans le droit chemin (5,19-20).
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Ce qu’en dit l’Église Catholique: Augustin d’Hippone (354-430), Traité de la foi et des oeuvres: Quant à Jacques il. a tant d'aversion pour ceux qui croient que la foi peut sauver sans les oeuvres, qu'il les compare aux démons : « Vous croyez, dit-il, qu'il n' y a qu'un seul Dieu et vous faites bien. Les démons le croient aussi et tremblent. » Pouvait-on dire rien de plus court, de plus juste, de plus énergique ; car nous lisons dans l’Évangile que les démons rendirent à Jésus le. même témoignage et qu'il reprit dans leur bouche ce qu'il approuva dans celle de Pierre. « Que servira à quelqu'un, dit saint Jacques, de dire qu'il a la foi, s'il n'a pas les oeuvres? La foi pourra-t-elle le sauver? » Et il ajoute : « La foi sans les oeuvres est morte. » Quelle n'est donc pas l'erreur de ceux qui font reposer sur une foi morte l'espérance de la vie éternelle?
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Athanase d’Alexandrie (293-373), 39e lettre à Festal:

Promulgue la liste canonique des 27 livres du Nouveau Testament, dont l’Épître de Jacques.
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Concile de Trente, 1546:
Définitivement admis dans le Canon
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Ce qu’en disent les protestants: Luther, en 1519, la condamnait en ces termes : « La Lettre de Jacques est, par comparaison avec ces livres (les écrits de Saint Paul), une véritable épître de paille car elle n’a aucun caractère évangélique ».
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Ce que j’en dis:

À venir...

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